Sucre
Nouveau trajet en bus de 165 kms le 24.05 pour rejoindre la capitale constitutionnelle de la Bolivie.
Contrairement à tout ce que nous avions lu sur la Bolivie à travers des récits de voyageurs, nous sommes agréablement surpris par la qualité des bus. Ici il était tout neuf (par hasard!) mais nous avons eu jusqu'à présent des bus tout venant (pas pour touristes) pas chers et plutôt bien. Le niveau du vie du pays semble avoir bien progressé sous Evo Morales même si la pauvreté existe toujours dans les villages isolés et certains quartiers en périphérie des villes.
Pour en revenir aux bus, La Paz et Potosi ont de très belles gares avec de nombreux services (restaurants, boutiques...). A Uyuni le départ se fait dans la rue. Mais partout la même technique: des crieurs rabatteurs qui nous en mettent plein les oreilles! Les "Oruro-Oruro", "La Paz-La Paz", "Potosi-Potosi" fusent dans tous les sens et se superposent! Et cela sans fin! Cela devient vite infernal!
Nous allons quitter la grande région "Altiplano-Andes" pour celles des "Vallées" et passer de 4090m à 2700m; mais pas une réelle grande descente. La route est toujours dans des montagnes , longe des oueds à sec, les traverse, remonte... Plus de lamas mais des moutons et quelques vaches. Et en cours de route nous retrouvons des arbres et arbustes (type végétation méditerranéenne).
Première vision de Sucre: toujours ces maisons en briques non crépies (mis à part quelques unes) qui s’étalent sur plusieurs collines. Il faut être dans le centre pour découvrir la beauté de la ville coloniale blanche classée en 1991 au Patrimoine de l'Unesco. Nous pouvons nous y promener en tee-shirt le premier jour (plus frais depuis) même s'il fait un peu froid le matin et le soir.
Rappelez-vous dans mon dernier article: la place centrale s'appelle "25 de Mayo" et par hasard nous arrivons le 24 en fin d'après-midi! Ville déjà en effervescence car les 2 jours à venir sont fériés: le 25 pour célébrer la première vraie révolte contre les Espagnols en Amérique Latine le 25.05.1809, et le 26 pour le Corpus Christi.
Le lendemain les rues du centre sont barrées et des milliers de personnes s'apprêtent à défiler.
Cette rue près de notre hôtel et qui va vers la place est noire de monde à 9h du matin pour le défilé qui va commencer à 10h et durer jusqu'à 14h environ. La fête nationale est le 6 août, mais celle du 25.05 à Sucre en a l'ampleur!
Des militaires à cheval vont ouvrir le défilé suivis par el Presidente à pied entouré de dignitaires civils et militaires. Ils vont s'installer aux balcons de la Casa de la Libertad.
J'ai pu faire une série de portraits d'Evo, comme tout le monde l'appelle ici.
Le poing levé! (à sa gauche, le gouverneur de la région)
Ça y est: il nous a vus!!!!
Bandas, fanfares, militaires, des milliers de fonctionnaires, groupes indigènes, fédérations... vont se succéder pendant 4 heures, encouragés pas des slogans révolutionnaires proclamés au micro alternativement par un homme ou une femme. Les hommes défilent en uniforme ou en costume cravate, les femmes dans leurs plus beaux atours. Plusieurs fois un avion de chasse passe à faible altitude. Nous-mêmes et Evo partiront à midi...
Vers 14 la rue occupée par les restaus de chorizos (spécialité locale) est bondée.
Les bâtiments (ici la belle maison de la culture, typique de l'architecture de la ville) étaient pavoisés de drapeaux boliviens et de la région.
Vue de la place du 25.05 avec la statue du général Sucre au milieu et, comme toujours, la cathédrale. Arequipa a la plus belle place du Pérou; celle de Sucre est sûrement la plus belle de la Bolivie avec ses immenses palmiers et autres beaux arbres ainsi que ses parterres très soignés.
Manifs, défilés, mais il manque quelque chose me direz-vous! Mais non, rassurez vous, la Bolivie est généreuse! Les processions, ce fut pour le lendemain à 18h30, alors que nous étions positionnés sur la place du 25 mai pour écouter un concert annoncé. Encore un cortège de 2 à 3000 personnes, plusieurs processions à la suite, 4 bandas...
Sinon à Sucre, nous avons visité comme à l'habitude, musées, églises, couvent... Et aussi des visites à l'extérieur: voir prochain article.
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Dernière minute: ce matin nous avons vu dans les titres des journaux qu'un blocage des routes par les camionneurs se préparait! Nous devions quitter Sucre mardi 31 au soir (bus de nuit pour Cochabamba). Notre hôtelier nous ayant prévenu que les blocages pouvaient durer de nombreux jours, nous attendons lundi pour savoir que faire et peut-être avion direct pour La Paz!! A suivre.. (une manif que nous ne ferons pas que regarder passer mais subirons comme vous en France en ce difficile mois de mai!)